évêquations

Publié le par Jean von Roesgen

Mon rapport aux évêques a toujours été des plus bizarres, c'est un grand mystère pour moi. Je n'ai jamais réussi à m'entendre avec un évêque. Non pas entendre dans le sens de se mettre d'accord (dans un entretien), mais dans le sens de l'entente de confiance qui doit précéder tout entretien. Sans qu'il ne soit forcément question de faute ni de ma part ni des leurs. Est-ce moi qui les suspectais? Est-ce eux qui avaient des a-priori à mon sujet? Mystère. Comme tout mystère, ce mystère (parce qu'on est malgré tout dans un contexte de traitement de sur-naturel (*), de dessein de Dieu sur nous, de formation de corps d'Eglise...) doit avoir sa signification profonde, je veux bien croire.

Les temps ne sont pas mûrs... la situation n'est pas prête... je ne suis pas prêt. C'est vrai que de sursaut en sursaut, j'ai appris plein de choses. J'ai mûrit peut-être plus que si j'avais réussi à me caser à 21 ans dans l'abbaye ou plus tard sous la bienveillance d'un évêque... Les églises ne sont pas prêtes... C'est un vrai noviciat, de ne pas trouver sa place dans cette Eglise, c'est une vraie formation de vocation, de ne pas trouver la place de sa vocation. Un vrai séminaire...

(* à ce sujet, il y a une remarque dans le livre de Katharina Kluitmann "Die Letzte macht das Licht an" (**) qui m'a fait réfléchir. Elle dit, et je crois c'est de tradition autorisée, que le mariage est un droit naturel, qu'il faut donc marier un couple qui demande le mariage, même s'il reste un doute (de savoir s'ils sont aptes au mariage!). Mais que les engagements religieux et les ordinations ne sont pas un droit naturel, et qu'en cas de doute (de savoir si le candidat est apte à son engagement), il ne faut pas accepter.
 Il faut malgré tout se dire que pour la part qui engage l'indissolubilité du mariage, il y a droit (et devoir) surnaturel, et qu'en cas de doute sur ce côté surnaturel et vocationnel, il vaudrait mieux ne pas donner l'illusion au couple de contracter un mariage valide. L'enjeu est -théologiquement et moralement- subtile, même si plus personne ne se pose de ce genre de questions: Faut-il condamner un couple à une vie désordonnée de fréquentation hors mariage, juste parce qu'on n'est vraiment pas sûr qu'ils s'engagent vraiment à une union dans le Christ? En tout cas, dans les (j'ai bien peur: nombreux) cas où, par deux trois questions on pourrait s'assurer que le mariage que veulent bien signer les fiancés n'a pas le caractère sacramental requis, il vaudrait mieux ne pas leur donner l'illusion d'un vrai mariage. Et quel peut être le caractère sacramental du mariage d'un couple qui ne fréquente pas les sacrements de l'eucharistie dominicale et de la confession (au moins annuelle)? Sérieux: Nous ne formons pas (à deux) corps du Christ en dehors du corps du Christ.
 Pour ma part, on ne m'a jamais fait savoir le motif d'inaptitude... je suis toujours parti avant, ou on m'a découragé par des (en)jeux communautaires ... que ce soit la communauté d'une paroisse, ou religieuse (je pense à Clervaux)... mais pour le côté personnel, les enjeux d'(in)aptitude de ma personne? Peut-être qu'il y a un casier à l'évêché de mes origines qui dit toutes les raisons pour ne pas me faire confiance? Dans ce cas, j'aimerai le voir.)

(** Je ne peux pas m'empêcher de mettre en question l'investissement de facultés religieuses dans le domaine de la psychologie empirique (questionnaires et statistique). Ce côté des nombres et des coefficients m'a hautement ennuyé dans ce livre... ils feraient bien de relire et de méditer l'histoire de David qui compte ses soldats.)

Publié dans théologie

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